Société et nos comportements

Café citoyen du 23/04/2010 Strasbourg

La société peut-elle dicter nos comportements ?

Le Président de l’association « Le poète citoyen », qui a lancé ce café dans un quartier récent, Les Poteries, pour tisser du lien social, démarre le débat en donnant quelques directions de réflexions : que dire d’un certain nombre de conditionnements, par exemple les limitations de vitesse, le port de la ceinture de sécurité, manger cinq fruits et légumes, faire du sport, allaiter votre enfant, faire des économies d’énergie, supprimer le tabac, répondre aux canons de la beauté…

Un participant souhaite nous lire les quelques réflexions que le thème lui a inspirées. Tout le monde approuve et écoute avec attention.

« La crise actuelle donne à l’humanité l’opportunité de re-polariser son attitude vers la vie, la société et la planète. Si nous visons un mode de vie qui soit en harmonie avec la nature, nous pouvons changer nos comportements et nous engager dans un chemin d’auto transmutation.

«Les préjugés nuisent à l’expression du meilleur de nous-même. Avec l’accélération de l’histoire, il faut faire vite pour dénouer les nœuds psychologiques qui nous emprisonnent ».

Grand silence.

Une intervenante interpelle l’intéressé, « pourquoi ce discours qui brise la parole ? Que cherche-t-il ? »

Silence de part et d’autre

« Dites-nous votre objectif avec cette intervention ? »

Réponse : « Strasbourg est une ville riche intellectuellement. Dans la même soirée, une vingtaine de débats ont lieu. Si vous n’élevez pas le débat, votre café citoyen ne tiendra pas. J’ai l’habitude des cafés philosophiques et politiques. Ici, je voudrais exclure le politique et aborder la société civile où nous sommes tous responsables. »

Chacun approuve et se considère responsable.

Toutefois, un intervenant estime qu’être sanctionné pour une ceinture de sécurité non mise où est la responsabilité ? N’est-ce pas une façon pour le Trésor public de renflouer ses caisses avec l’argent du contribuable ?

Une personne qui vient d’arriver cite l’exemple d’une personne soignée en Institut Psychiatrique et, une fois chez elle, les médicaments ne sont pas pris et pourtant elle jouit de son permis de conduire.

Une polytraumatisée grave de la route, touchée, entre autres, aux yeux, dit avoir été convoquée devant un expert ophtalmique qui n’a pas mesuré son champ de vision et lui a laissé son permis.

« Vous avez votre permis ? »

« Bien sûr. Dans une société de la voiture, ça coûtait trop cher aux assurances de m’indemniser en conséquence. »

Un invalide dit piloter sa voiture.

« Adaptée », rétorque l’accidentée. Comme malvoyante, je peux prendre une voiture pour mettre fin à mes jours mais, en conscience, je ne sais pas si je n’embrocherai pas quelqu’un d’autre.

Une dame retraitée dit ne pas conduire et s’en porter bien.

La représentante de l’association des résidents des Poteries (ARP) dit la difficulté pour beaucoup de se passer d’une voiture quand le domicile est éloigné du lieu de travail.

Les propos fusent sur l’aménagement des villes, il est rappelé les débats organisés par la Ville sur les éco-quartiers. Mais de quelle société parle-t-on ? Société civile, société institutionnelle, société commerciale, puissance des groupes ?

Les jeunes forment des groupes avec leurs rites, leurs modes vestimentaires est un constat général.

Il est signalé que les USA, pays impérialiste, cherche à se satisfaire autrement. Il est évoqué une culture souhaitable du boycott. En France, le boycott a fonctionné avec succès contre le poulet aux hormones et contre une voiture à la boîte de vitesse déficiente qui a été retirée des chaînes de fabrication.

Avec l’éruption volcanique en Islande, on se rend compte qu’on n’en sait pas assez sur le volcanisme. Mais l’individu, prisonnier du groupe a-t-il la possibilité d’exercer pleinement son discernement et d’échapper aux pressions de la société institutionnelle ?

La séance est levée, des propositions fusent pour un prochain café, le thème retenu (influence de Strasbourg et des ses Etats généraux d’Europe ?) :

L’EUROPE UN ESPOIR POUR LE XXIème siècle ?

Café citoyen du 21mai (le 28 est la fête des voisins) de 19h à 21h.

Local associatif des Poteries, école Marcelle Cahn, 2 rue Henri Loux.