L’arbre de vie
Je faisais l’amour pendant que des experts
dont je n’avais que faire
marchandaient ma peau
lui collant une hypothétique durée
pour minimiser la rente à m’octroyer.
Malgré cette autre que je suis devenue
jusqu’à mon visage et ma voix
que je n’ai plus reconnus
je vais en chirurgie sans craindre le trépas
Seule la magie de nos embrassements
inscrit sa douceur au tréfonds de moi.
Je m’accroche à l’arbre de vie
Les ombres qui peuplaient mon coma
à force de m’effrayer m’ont aguerrie de la peur
et m’ont livré cet enseignement singulier
Ne rien exiger Ne rien attendre
mais seulement jouir de l’instant offert.
Avec toi ce fut un jeu dont le pari
n’était autre qu’un plein retour à la vie
Je ne suis pas amère , tu m’as beaucoup donné
dans un temps où les doctesme mettaient en sursis
J’ai vécu cet étrange chassé-croisé
où nous ne fûmes jamais deux, toujours trois,
comme l’annonce d’un faux pas.
Mais personne ne pourra rompre
le sortilège
de ce qui fut entre toi et moi.
Michelle Meyer 2007
« Le jeu triangulaire » éd. PROSPECTIVE 21