MERE EN DETRESSE
In that dumb home, no child laughing in the daylight.
I am cold in spite of this smelling summer night.
The children’s soaring with their nuptial flight,
The earth’s loveliness and the endless revival
Are the thieves of my old loves.
Cold, so cold is my heart
And my tame dove does coo my grief.
My dear little ones,
So joyful with the new gold ring at your fingers,
I wanted to be the mother who would not flinch
But I am exhausted, so much exhausted.
Only your prints remain inside my mind,
The time flows slowly like an icefloe,
I am no more enjoying the life.
One by one, you appear in the dark,
The past, geant crab under my skull, is staring the happy days
And my wound breaks open wide.
I had a desinterested, hard energy
And now, I implore like a woman overboard.
I am your mammy, the nearest human with a love gift.
I want to drown for ever that bitterly cold !
That sorry plight,
Where I am sinking, is an old commonplace !
A black veil moulds my face,
I am alone, my children have gone far away.
Michelle Meyer
MERE EN DETRESSE
Je suis seule
Tout est silence dans la demeure,
Pas d’enfants riant dans la lumière du jour.
J’ai froid malgré cette odorante nuit d’été.
L’essor des enfants avec leur envol nuptial,
Les délices de la terre et l’éternel renouveau
Sont les voleurs de mes amours anciennes.
Froid, si froid est mon cœur
Et ma colombe apprivoisée roucoule ma douleur.
Mes chers petits,
Si joyeux avec leur nouvel anneau d’or au doigt,
Je voulais être la mère qui ne saurait flancher
Mais je suis fatiguée, si fatiguée.
Seules vos empreintes restent dans ma mémoire,
Le temps coule lentement telle une banquise,
Je n’ai plus goût à la vie.
Un par un, vous apparaissez dans l’obscurité
Le passé, crabe géant sous mon crâne, fixe les jours heureux
Et ma blessure s’ouvre toute grande.
J’avais une énergie désintéressée, débordante
Et maintenant, j’implore telle une femme jetée à la mer.
Je suis votre maman, celle qui donne l’amour en premier.
Je veux noyer pour toujours ce froid de loup !
Ce triste état, où je m’enlise, est un vieux lieu commun !
Un voile noir moule mon visage,
Je suis seule, mes enfants sont partis très loin.
Michelle Meyer,
Dans ses écrits bilingues, Michelle Meyer compose d’abord en anglais