UN ETUDIANT FRANCAIS DETENU DANS LES GEOLES ISRAËLIENNES
Liberté pour un étudiant français de 22 ans emprisonné
depuis 3 ans
dans les geôles israéliennes,
condamné le 12 avril pour délit d’opinion à 7 ans de
prison.
L’Etat d’Israël ne respecte pas les droits de l’homme
ni dans son système judiciaire colonial, ni dans ses prisons d’occupation !
Solidarité avec les prisonniers palestiniens !
Un étudiant français de 22 ans, Salah Hamouri, croupit dans les prisons israéliennes depuis plus de 3 ans. Sa mère, française, et son père Palestinien vivent à Jérusalem.
Pendant 3 ans il a été mis en rétention préventive. Il a été détenu pour des périodes renouvelables de plus de six mois, uniquement sur décisions administratives.
La rétention administrative est autorisée par le droit
international, mais seulement avec des restrictions contraignantes quant à son
application, en cas de mise en danger de la sécurité de l’Etat par un individu. Or Israël n’a
jamais défini ce qui constitue « la sécurité de l’Etat »
Par conséquent l’utilisation de la rétention
administrative par Israël enfreint ces dispositions.
A la fin janvier 2008, plus de 800 Palestiniens sont
en rétention administrative, comme l’a été Salah Hamouri. D’après les avocats
israéliens, le juge et le procureur ont en mains un dossier secret dont le
détenu et son avocat ignorent le contenu.
La plupart des détenus palestiniens sont détenus en
Israël. Outre qu’elle rend la plupart du temps les visites familiales
impossibles, cette situation enfreint l’article 76 de la 4ème convention de Genève, qui exige que
les personnes originaires d’un territoire occupé soient détenues dans le pays
occupé, et si elles sont condamnées, elles doivent y effectuer leur peine.
Le rapporteur spécial des Nations Unies, John Dugard,
déclare dans son dernier rapport que depuis 1967 plus de 700 000
Palestiniens ont été emprisonnés. On compte fin janvier 2008 environ
11 000 détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, dont 376
enfants, 118 femmes , 44 membres du Conseil législatif palestinien et près de
800 détenus administratifs.
Salah
Hamouri a été accusé, sur la base qu’il est passé en voiture devant la maison
du Rabin extrémiste Yossef Ovadia, dirigeant du Parti Shaas, faisant partie de
la coalition du premier ministre Olmert, et qu’il a pu songer à organiser un
complot contre lui !
Le
Rabin est toujours en vie. Dans aucune démocratie n’existe le délit
d’intention ! En Israël si ! De
plus en Israël beaucoup d’organisations sont interdites, y compris l’OLP. En
Israël aider un prisonnier ou sa famille peut constituer un délit. Salah
Hamouri a été accusé de faire partie du FPLP : 24 auditions ont dû être
annulées car personne n’est venu témoigner à la barre.
Salah
Hamouri a été présenté devant un tribunal d’exception, le tribunal militaire de
la colonie d’Ofer en Israël.
Il en est souvent ainsi pour les 11 000 détenus
palestiniens actuels, y compris pour les enfants qui passent devant les
tribunaux militaires, ce qui est en parfaite violation de la Convention des
Nations
Unies relative aux droits de l’enfant (UNCRC) qui est
entrée en vigueur en Israël en novembre 1991 mais Israël refuse son application
au territoire palestinien.
En
droit international les charges qui pèsent sur Salah Hamouri n’ont pas de
fondement.
L’Etat
d’Israël a un système judiciaire qui n’a rien à voir avec celui d’une
démocratie, mais qui est celui d’un système colonial qui mène une politique d’apartheid
particulièrement inhumaine.
A Salah Hamouri la justice israélienne a proposé pour
le procès en avril 2008, une procédure qui est en France totalement illégale et
inconnue : il devait plaider
coupable, sous la menace d’avoir une peine encore plus grave s’il n’acceptait
pas cette procédure. Salah Hamouri, qui n’a pas senti le soutien des autorités
françaises, n’avait pas le choix, d’après son avocat.
Les
autorités françaises ont poussé non pas à demander la libération de ce Français
mais à un procès rapide par la puissance occupante israélienne, la laissant
opérer !
Elles
assurent ainsi le « service minimum »
Dans
une lettre adressée à Rama Yade, secrétaire d’Etat chargée des droits de
l’homme, Jean-Claude Lefort, député honoraire, avait pourtant écrit au mois de
mars 2008 :
« il
est un principe absolu : les droits de l’homme ne se découpent pas.
Ils
sont ou ne sont pas. En l’occurrence ils ne sont pas »
Plusieurs
députés français de différents groupes, dont Patrick Braouzec, Jean-Jacques
Urvoas ou encore J.J. Candelier ont écrit au Ministre des affaires étrangères.
Le 12 avril 2008 Salah a été condamné à 7 ans de prison.
Le
gouvernement israélien s’est servi ensuite du fait que Salah Hamouri ait plaidé
coupable pour prouver, en France, qu’il est coupable !
Après
la libération d’Ingrid Betancourt, le Président, N. Sarkozy, en a profité pour
appeler à la libération …du caporal franco-israélien Gilat Shalit qui avait été
capturé par la HAMAS en uniforme israélien sur son char d’assaut lors d’une
opération de guerre à Gaza.
Comment Sarkozy peut-il demander la libération d’un
prisonnier de guerre franco- israélien qui a participé à la guerre contre la population palestinienne à Gaza,
sans demander qu’Israël mette fin à cette guerre, renonce à asphyxier
progressivement Gaza, relâche ses très nombreux prisonniers, souvent capturés
arbitrairement et pris ainsi en otage ?
Même
le 14 juillet, N. Sarkozy n’a pas dit un mot sur Salah Hamouri, franco - palestinien,
innocent selon le droit international !
A l’initiative de 47 parlementaires, le Parlement Européen
s’est réuni le 9 juillet 2008 en réunion plénière pour discuter pour la
première fois de son existence des 11 000 prisonniers politiques
palestiniens en Israël dont la grande majorité n’a commis aucun crime au vu des
lois internationales.
Il a entendu notamment le rapport de John Dugard,
rapporteur spécial des Nations Unies, que les prisonniers sont victimes de
traitements humiliants et dégradants. L’interrogatoire est conduit d’une
manière inhumaine et s’apparente parfois à de la torture. La nourriture est de
mauvaise qualité et il y a un sérieux problème de surpeuplement. En 2007, deux
rapports publiés par des ONG israéliennes ont montré que les personnes arrêtées
sont victimes de mauvais traitements physiques et sont empêchées de satisfaire
des besoins essentiels, par exemple sont privées de sommeil pendant plus de 24
h.
Le traitement des enfants est également inquiétant.
En
conclusion les 47 parlementaires demandent si la commission européenne est
consciente de cette violation du droit international
Prenant
en considération l’article 2 de l’accord d’association Union Européenne -
Israël, ils demandent quel type d’action la Commission envisage-t-elle, afin de
garantir le respect par l’Etat d’Israël du droit international ainsi que des
conventions internationales ?
Sur
le site France - Palestine vous trouverez une vidéo du père et de la mère de
Salah Hamouri, ainsi qu’une pétition en ligne où vous pourrez faire un
commentaire.
Vous
pourrez écrire au prisonnier.
http://www.france-palestine.org/
Collectif Judéo - Arabe et Citoyen pour la Paix. Strasbourg, le 16 juillet 2008.
Adresses et téléphone : lecollectifsbg@yahoo.fr ; 06 22 37 80 43